68 ème réunion nationale - Paris 15 octobre 2012
Nicolas SEVENET a fait un point bibliographie en reprenant un éditorial de nature médecine sur les brevets concernant les gènes BRCA-1, BRCA-2 par Myriad Genetics.
Le problème des tests BRCA dans la définition des patientes sensibles aux inhibiteurs de PARP1
Une opposition européenne et notamment française s’est alors mise en place pour tenter de limiter la portée de ces brevets.
Parallèlement par rapport aux patientes dont la tumeur présente une mutation de type BRCA, ce sont développés des inhibiteurs de PARP et les patientes éligibles à une thérapie ciblant l’enzyme PARP-1 sont celles qui présentent une mutation constitutionnels des gènes BRCA. Les essais menés avec l’OLAPARIB chez des patientes mutées BRCA-1, BRCA-2 ont montré en phase I et en phase II des résultats tout à fait encourageants.
Actuellement, malheureusement, les essais de phase III des anti-PARP sont bloqués car ils nécessitent la caractérisation du statut constitutionnel BRCA et aux Etats-Unis les compagnies pharmaceutiques qui produisent des inhibiteurs des PARP sont obligés de faire appel à Myriad Genetics pour déterminer ce statut BRCA.
Ceci pose deux problèmes importants :
- le cout du test BRCA qui est de 3 500 dollars et donc prohibitif
- l’absence de reconnaissance de ce test BRCA par la FDA (Food and Drug Administration) comme test compagnon des anti-PARP.
En raison des brevets portés par Myriad sur les tests BRCA, les compagnies pharmaceutiques développant les anti-PARP ne peuvent donc pas mettre en place leur propre test BRCA et le développement des anti-PARP est donc bloqué.
Florence COUSSY nous a ensuite rapporté son expérience de chimiothérapie néo-adjuvante dans le cancer lobulaire à partir d’une série rétrospective de l’hôpital Saint-Louis.
La chimiothérapie néo-adjuvante dans le cancer du sein lobulaire : réponse clinique, histologique et survie - série rétrospective de l’hôpital Saint Louis
Elle a pu conclure que le taux de réponse histologique complète à une chimiothérapie néo-adjuvante était quasiment nulle dans les cancers lobulaires infiltrants et que le taux de conservation mammaire n’était pas fondamentalement modifié par cette chimiothérapie néo-adjuvante, le taux de conservation restant faible.
Elle conclue qu’il semble que la réponse histologique ne soit pas un facteur prédictif de survie chez les carcinomes lobulaires infiltrants à la différence des cancers canalaires infiltrants et pose la question de l’intérêt de l’hormonothérapie neo-adjuvante pour les cancers lobulaires infiltrants.
En effet, ce sont des cancers qui ont des critères d’hormono-sensibilité importants. Il y a cependant peu d’études sur le sujet, certaines étant cependant prometteuses en terme de réponse et de conservation mammaire.
Elle soulève la nécessité d’envisager des essais d’hormonothérapie néo-adjuvante randomisée.
Marc Espié
Président